Amélie Clergue Vaurès
Coach thérapeutique en transformation humaine
 

Coaching thérapeutique à Paris 16

 
 

La Création du Monde


Introduction

Cette newsletter de rentrée aborde aujourd’hui un sujet exceptionnel, étonnant et complexe. Il s’agit d’essayer de comprendre comment la philosophie védique explique les origines du monde dans la civilisation ancienne de l’Inde.
Pour cela, nous ferons référence au Samkhya qui est le développement écrit d’une des plus anciennes philosophies indiennes. Il expose une thèse fondamentale sur le processus créateur de l’univers et de l’homme. Prenant la logique pour modèle, le Samkhya considère que l’univers n’est pas surgit du néant, qu’au départ il y a Purusha, dieu-esprit, et Prakriti, déesse-nature, dont l’union structure aussi bien le monde intérieur qu’extérieur, les éléments subtils aussi bien que les éléments grossiers. L’homme est comme l’univers, structuré comme lui et constitué des mêmes éléments. Cette philosophie dualiste oppose la nature à l’esprit affirmant la toute puissance du principe spirituel dans l’homme et dans l’univers.
Dans cette newsletter, je vais essayer de vous donner quelques notions pour aborder cette théorie qui est le socle de la philosophie ayurvédique. D’elle, dépendent la construction de notre monde, la création des éléments, la formation de la conscience, puis de l’égo ainsi que la notion de dualité qui régit nos vies. C’est quelque peu ardu mais enrichissant et instructif. Je vous encourage à le lire jusqu’au bout.

Le socle

Avant la Création, il existe deux potentiels composés de matière et d’énergie antagonistes : Prakriti, la matière primordiale dynamique, et Purusha, le principe vital statique, pure conscience.
Prakriti est le substrat de base de l’Univers, racine de tous les éléments. Elle est le principe féminin de la créativité, passif et inactif, qui a besoin du pouvoir conscient de Purusha, le principe masculin, pour être activé. Elle contient trois qualités, les Gunas : Tamas, Rajas et Sattva, en équilibre et non manifestés, antécédents de tous les autres Tattvas.
L’union de Prakriti et Purusha, la Matière et la Conscience, assure l’existence du monde, au sens de la totalité des phénomènes tels que nous les percevons. Cette entrée en contact produit la vibration créatrice de vie et engendre notre univers. Prakriti déploie en réponse à Purusha l’infinie complexité de sa puissance créatrice.
Selon le Samkhya l’univers est formé de 25 tattvas qui en se combinant convenablement sous l’action des gunas assurent l’équilibre de la nature, microcosme et macrocosme.

Les qualités de l’énergie, les gunas

Sattva : son essence est la pureté, la finesse, la subtilité. C’est l’énergie de la partie légère, subtile de l’Univers, celle qui maintient ou cherche l’équilibre, qui permet d’évoluer en conscience. Elle est liée au corps mental.


Rajas est associé au mouvement, à la passion et au désir mais aussi à la douleur. C’est l’énergie de l’action, du pouvoir d’expansion, celle qui crée et agit. Elle révèle les énergies de Sattva et de Tamas et les relie. Elle est liée au corps énergétique.


Tamas est associé à l’inertie et l’inaction, ainsi qu’à la lourdeur, l’obscurité, la torpeur. C’est l’énergie de la partie matérielle qui absorbe et tire vers le bas, vers la mort. Elle est liée au corps physique.

Les trois gunas fonctionnent ensemble et produisent la manifestation. Elles composent tous les éléments que nous percevons matériels ou immatériels comme nos sentiments, nos sensations, nos pensées. L’énergie pure est l’équilibre entre les trois gunas.

Les éléments constitutifs, les tattvas

La transformation de la Prakriti s’opère en plusieurs étapes.
On peut distinguer les éléments producteurs ou causes, les outils nécessaires pour appréhender le monde et les produits.

Prakriti engendre d’abord l’intelligence cosmique, Mahat. C’est la forme universelle de la Connaissance qui contient en germe sa manifestation chez l’être humain : Buddhi, l’intelligence individuelle, puis Ahankara, l’Égo.
La Buddhi est le discernement, la clé de l’âme. Elle permet d’atteindre la réalisation et de découvrir la vraie nature des choses. Quand elle évolue vers des formes matérielles, Buddhi donne naissance à Ahankara, l’Égo. C’est le sens du soi séparé, la conscience de son propre être.
De la combinaison d’Ahankara avec les gunas vont découler les 5 tanmatras, liens énergétiques et subtils entre objets et sens : le principe du son, le tangible et le thermique, la couleur et la forme, la saveur, l’odeur.
L’Égo va engendrer le mental conditionné, Manas. Celui-ci créé un champ de pensées dans lequel nous sommes prisonniers et des projections à travers les cinq sens et les mémoires de l’Égo.
Apparaissent cinq moyens de connaissance (Jnanendriya) : oreille/ouie, peau/toucher, œil/vue, langue/goût, nez/odorat et cinq moyens d’action (Karmendriya) : bouche/parole, sexe/procréation, anus/excrétion, main/préhension, pied/marche.

Pour finir se manifestent les cinq éléments grossiers (Mahabhuta) dans l’ordre suivant :

L’élément Éther (Akasha) se manifeste d’abord par une vibration, un transport d’énergie dans tout l’espace cosmique, macrocosme et microcosme. Il est lié au sens de l’ouïe et à la voix.
Sous l’action de Rajas, l’énergie en mouvement crée l’élément Air (Vayu) et le vent. Il est lié au sens du toucher.
Les frictions dues au vent produisent la chaleur et la lumière qui se manifestent en l’élément Feu (Agni), lié au sens de la vue.
Le Feu provoquant la condensation sur les surfaces froides va révéler l’élément Eau (Jala) qui permet la vie et la procréation et qui est liée au sens du goût.
L’Eau par sa densité, sa lourdeur, révèle les parties solides et donc l’élément Terre (Prithivi), lié au sens de l’odorat.

Toute chose créée contient ces cinq éléments et les trois énergies des gunas.

Conclusion

En Ayurvéda on recherche la connexion de notre corps et de notre esprit avec Purusha, la source, d’où proviennent bonheur et bien-être ainsi que pouvoir d’auto-guérison et Prana originel, la force vitale.
De Prakriti nous viennent l’essence de notre incarnation et celle de notre expérience. Dans toutes les civilisations, il y a toujours cette dualité entre un principe de connaissance et un principe d’action, entre le féminin et le masculin, entre le yin et le yang.
En chacun de nous il y a une Prakriti physique et individuelle, notre condition physique, et une Prakriti mentale, l’état de notre esprit. La principale voie védique de la connaissance est celle qui met Buddhi, l’intelligence individuelle, en harmonie avec Mahat, l’intelligence cosmique mais aussi l’égo en harmonie avec la conscience supérieure.
En travaillant au niveau du mental supérieur, là où s’incarnent les trois Gunas, énergies d’équilibre, de dynamisme et d’inertie, l’Ayurvéda va contribuer à nous libérer de nos engrammes et à modifier le cours de notre vie : calmer nos pensées et nos désirs, sortir du brouillard généré par nos pensées non maîtrisées, trouver l’équilibre entre nos deux polarités, aller à la rencontre de notre vraie nature, notre conscience. Ce sont les voies pour atteindre le bonheur, le Samkhya en parle comme étant le retour à Purusha.

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